Au lendemain du retrait du président angolais João Lourenço en tant que médiateur dans la crise sécuritaire opposant Kinshasa et Kigali, Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a insisté sur la nécessité de désigner rapidement un nouveau médiateur de l’Union africaine. Lors de son intervention au Conseil de sécurité ce jeudi 27 mars, elle a souligné l’importance de coordonner les efforts de médiation sous une direction claire.
« Je tiens à exprimer ma gratitude au président Lourenço pour ses efforts inlassables en faveur du dialogue entre la RDC et le Rwanda. J’encourage vivement la nomination rapide d’un médiateur de l’Union africaine pour piloter le groupe de facilitateurs désignés par le sommet conjoint de la SADC et de l’EAC, afin d’unifier les initiatives en cours, notamment celles des processus de Luanda et de Nairobi« , a-t-elle déclaré.
La décision de João Lourenço de se retirer a été annoncée quelques jours plus tôt, près de deux mois après son accession à la présidence de l’Union africaine. Cette annonce, officialisée par la présidence angolaise, met fin à son rôle de médiateur dans le conflit en raison de son soutien au mouvement rebelle AFC/M23. L’Angola a précisé qu’un travail conjoint avec la Commission de l’UA serait mené dans les jours à venir pour désigner un nouvel État chargé de cette mission.
Ce retrait intervient après plusieurs tentatives infructueuses de facilitation du dialogue entre Kinshasa et Kigali, malgré d’autres initiatives, comme celle de Doha, qui a réussi à réunir Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Par ailleurs, le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de l’EAC et de la SADC, tenu en visioconférence le 24 mars 2025, a acté une recomposition du groupe de facilitateurs. Celui-ci passe désormais de trois à cinq membres, avec le remplacement de l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn Boshe.
D’après le communiqué final, la nouvelle équipe de facilitation se compose de :
Uhuru Kenyatta (Kenya)
Sahle-Work Zewde (Éthiopie)
Catherine Samba-Panza (République centrafricaine)
Olusegun Obasanjo (Nigeria)
Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud)
La situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste préoccupante, et la nomination rapide d’un médiateur de l’UA apparaît comme une priorité pour relancer le processus de paix.
La rédaction
