Alors que le retrait progressif de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) se poursuivait, la résurgence du M23, soutenu par le Rwanda, a bouleversé les plans initiaux. Initialement prévue après le Sud-Kivu, la fin de la présence onusienne au Nord-Kivu a été retardée, Kinshasa prenant conscience du rôle que la MONUSCO peut encore jouer dans le contexte sécuritaire actuel.
La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a rappelé la position du gouvernement :
« La MONUSCO doit partir quand nous serons en mesure de gérer la transition sécuritaire et d’assurer la protection de nos populations. Nous avons toujours plaidé pour un retrait progressif et conditionnel, basé sur des zones spécifiques plutôt qu’un retrait par province. »
Dans ce cadre, l’hypothèse d’un redéploiement des Casques bleus au Sud-Kivu est désormais à l’étude. Malgré la fermeture du bureau de Bukavu et le retrait officiel prévu pour le 30 juin, la présence de rebelles de l’AFC/M23 dans cette province pousse les autorités congolaises à envisager une révision de leur stratégie.
« La résolution 2773 prévoit l’imposition et le suivi du cessez-le-feu. Il est naturel qu’une mission de maintien de la paix comme la MONUSCO puisse assurer ces responsabilités, y compris au Sud-Kivu si nécessaire », a précisé la cheffe de la diplomatie congolaise.
L’année dernière, la MONUSCO avait marqué la fin de sa présence au Sud-Kivu par une cérémonie officielle en présence de la Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC, Bintou Keita, ainsi que des autorités congolaises. À cette occasion, Mme Keita avait réaffirmé l’engagement de la mission onusienne à poursuivre son travail en Ituri et au Nord-Kivu.
Toutefois, la détérioration sécuritaire, notamment avec l’occupation de Goma par les rebelles du M23, complique la situation humanitaire et entrave les opérations de la MONUSCO dans l’Est du pays. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité tenue le 19 février 2025, Bintou Keita a souligné les nombreux obstacles qui empêchent la mission d’exercer pleinement son mandat en RDC.
Face à ces défis, le gouvernement congolais examine toutes les options possibles, y compris une redéfinition du rôle de la MONUSCO dans les zones les plus affectées par l’insécurité.