Les autorités du territoire de Kalemie ont décidé de renforcer les contrôles de sécurité au port de Kabimba, dans la province du Tanganyika. L’annonce a été faite vendredi 4 avril par l’administrateur du territoire, John Mutombo, alors que la ville fait face à une arrivée massive de déplacés fuyant les violences dans le Sud-Kivu.
Ce même jour, deux embarcations en provenance d’Uvira ont accosté au port, chargées de civils ayant quitté la zone en raison des affrontements opposant les FARDC aux rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Parmi les passagers, de nombreuses femmes et enfants, visiblement épuisés par le voyage.
Face à cette situation, les services de sécurité ont intensifié la surveillance et procèdent désormais à des fouilles systématiques à l’arrivée des bateaux. Depuis l’occupation de Bukavu par les rebelles de l’AFC/M23, le port de Kabimba connaît une fréquentation inhabituelle. Plusieurs convois en provenance du Sud-Kivu ont déjà débarqué ces dernières semaines, apportant avec eux des centaines de déplacés fuyant l’insécurité.
L’arrivée soudaine de cette population a eu un impact direct sur le quotidien à Kalemie. Les prix des produits de première nécessité, du transport et du logement ont grimpé en flèche. Par exemple, un sac de 25 kg de farine de maïs, qui coûtait auparavant 25 000 francs congolais, se négocie désormais entre 40 000 et 45 000 francs (environ 15,7 USD). Même constat pour le transport : une course entre Kabimba et Kalemie peut atteindre jusqu’à 35 000 francs congolais, contre 17 000 auparavant, rapportent des témoins.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel