Ce 21 avril 2025 marque le centenaire du Parc national des Virunga, joyau écologique de la République démocratique du Congo et emblème de la conservation en Afrique. Créé en 1925, ce parc situé dans la province du Nord-Kivu est le plus ancien d’Afrique. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, il abrite une biodiversité exceptionnelle et constitue un refuge vital pour des espèces emblématiques telles que les gorilles de montagne. Malgré sa valeur écologique et symbolique, le parc fait face à des défis croissants. L’insécurité persistante, marquée par la présence de groupes armés, et la spoliation de ses terres compromettent gravement les efforts de préservation. Selon l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), seulement 3 000 km² sur les 8 000 que compte le parc sont actuellement sous protection active, le reste étant affecté par l’occupation rebelle, notamment celle du M23, ainsi que d’autres factions armées.
Autre source d’inquiétude : la pression démographique. Les zones périphériques du parc accueillent entre 4 et 5 millions d’habitants. Cette densité entraîne une exploitation croissante des ressources naturelles agriculture intensive, pêche illégale, implantation de villages menaçant les écosystèmes fragiles du site. Pourtant, malgré ces obstacles, le parc a su conserver une faune riche, dont 218 espèces de mammifères et environ 350 gorilles de montagne, véritables symboles de la conservation.
Le centenaire du parc est donc à la fois un hommage à sa résilience et un appel urgent à l’action pour garantir sa survie face à des défis d’une ampleur inédite.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel