L’intervention de la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 16 avril 2025, continue de susciter de vives réactions. En affirmant qu’un génocide avait aussi frappé les Hutus au Burundi, la ministre s’est trompée de date, évoquant 1994 au lieu de 1972. Une erreur factuelle qui n’a cependant pas annulé la portée de son message.
Parmi ceux qui ont salué son courage, figure S.E. Willy Nyamitwe, ambassadeur du Burundi, qui s’est exprimé en des termes poignants :
« Je suis moi-même une victime directe du génocide de 1972. Mon père, plusieurs oncles et des dizaines de milliers de Hutus ont été froidement assassinés par un régime sanguinaire. Cette blessure est intime, indélébile. Elle fait partie de l’Histoire. »
Face aux critiques, Nyamitwe dénonce une forme de négationnisme historique :
« La douleur des victimes ne peut être effacée ni reléguée au silence sous prétexte de convenances diplomatiques. »
Il rappelle que les faits évoqués par la ministre congolaise sont bel et bien reconnus, notamment par la Commission Vérité et Réconciliation du Burundi. Au-delà de l’imprécision sur l’année, le fond de son intervention demeure, selon lui, légitime et nécessaire.
Mutabesha Banywesize