La République démocratique du Congo et le Rwanda pourraient présenter ce vendredi 2 mai, à Washington, un avant-projet d’accord de paix censé marquer un tournant décisif dans la normalisation de leurs relations. Ce document est le fruit d’une déclaration de principes signée le 25 avril dernier par les deux pays, sous la médiation des États-Unis. Élaboré à partir des processus de paix de Nairobi et de Luanda, ce texte devrait être examiné au niveau ministériel, avec le soutien du secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Il s’agirait d’une première ébauche d’accord, posant les bases d’engagements communs en matière de diplomatie, de sécurité et de résolution des conflits.
Officiellement, la présentation de ce texte est attendue ce vendredi. Mais à ce jour, aucune confirmation n’a été fournie quant à sa finalisation ou à son dévoilement. Les attentes, toutefois, sont grandes. Le document pourrait préciser les responsabilités respectives de Kinshasa et Kigali, notamment face aux groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, tels que le M23/AFC et les FDLR. Un mécanisme de vérification et de suivi pourrait également y être intégré, de même qu’une feuille de route traduisant une volonté partagée de paix et de stabilité, soutenue par la communauté internationale.
Ce projet intervient dans un contexte diplomatique plus favorable qu’en décembre 2024, lorsque Kigali avait refusé de signer un accord dans le cadre du processus de Luanda. Depuis, Kinshasa a accepté d’entamer un dialogue direct avec l’AFC/M23, sous la médiation du Qatar — une concession longtemps exigée par le Rwanda. Si ce texte est validé et signé, il pourrait représenter une avancée majeure vers une désescalade durable entre les deux pays. Tout dépendra cependant de la sincérité des engagements et de la volonté politique des deux parties.
Une déclaration de principes pour poser les bases
Le 25 avril, la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungireye, ont signé à Washington une déclaration de principes visant à mettre fin aux tensions dans la région des Grands Lacs.
En présence du secrétaire d’État américain, les deux ministres se sont engagés à respecter mutuellement la souveraineté et les frontières de leurs États. La déclaration souligne également l’importance de renforcer l’intégration économique régionale, en particulier dans la transparence des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques.
Les parties s’étaient donné jusqu’au 2 mai pour élaborer un avant-projet d’accord de paix à examiner conjointement. Si la présentation a bien lieu, ce sera une étape majeure dans la tentative de règlement du conflit qui déchire l’Est de la RDC.
La rédaction