J’écris sans me limiter, j’écris donc librement
Julien le père
AYAGIRWE MIGABO Julien, connu sous le nom de scène Julien Le Père, porte haut les mots comme d’autres brandissent des drapeaux. Poète, slameur, chanteur et guitariste, ce jeune artiste congolais originaire de Bukavu voit dans l’art oratoire bien plus qu’un talent : un emblème de liberté, un canal d’expression et un moteur de changement.
« Le slam me permet de dire ce que je ne pouvais pas. Je me sens libéré quand je parle de ce que je ressens », confie Julien le Père. Depuis 2019, Julien se fraye un chemin sur la scène artistique avec une poésie libre, affranchie des normes classiques. Une poésie engagée, vibrante, enracinée dans les douleurs et les espoirs du quotidien.
Une voix née pour dire l’indicible
Pour Julien le père, le slam est un souffle vital, une manière d’exister pleinement. « J’écris sans me limiter, j’écris donc librement », répète-t-il. Son écriture nourrie de réalités congolaises et de luttes partagées se déployent au fil des scènes ou dans l’intimité des mots. Depuis un an et demi, il s’accompagne aussi d’une guitare qu’il manie avec sensibilité. L’instrument ne sert pas seulement d’appui musical : il inspire. « Quand je la joue, des idées me viennent naturellement. Elle m’aide à façonner mes morceaux », explique-t-il.
Dans un climat de censure et de répression
Les espaces d’expression se rétrécissent, les voix critiques sont traquées. Alors il faut inventer de nouvelles manières d’exister : mini-sessions clandestines, publications anonymes sur YouTube, détours numériques pour dénoncer sans se dévoiler.
« On est obligé de se cacher, juste pour rester en vie », dit-il, lucide. Mais se taire n’est pas une option. Même dans l’ombre, la parole circule. L’art survit. Et parfois, il sauve.
Un engagement sans étiquette, mais ancré dans l’espoir
Julien le Père ne cherche pas à être catalogué. Il rejette les étiquettes. Ni féministe, ni romantique, il se veut avant tout un artiste engagé et multidisciplinaire, capable d’aborder n’importe quelle thématique, tant que l’intention est sincère. Mais une constante traverse toute son œuvre : l’espoir.
« J’écris pour consoler les âmes en détresse, pour redonner le sourire à ceux qui l’ont perdu. C’est ça qui m’anime », dit-il.
Quand la poésie devient refuge
Malgré les obstacles, l’anonymat, la précarité, le manque de visibilité, Julien avance lentement, mais avec conviction profonde. Sa poésie, douce et percutante agit comme un baume pour les âmes blessées. Sa lutte et sa voix témoignent la résilience et constance d’une jeunesse qui résiste, qui crée, qui rêve encore d’un lendemain plus humain et plus meilleur.
Rappelons que Julien Le Père est la preuve que même dans les contextes les plus étouffants, la parole peut être un acte de résistance. Et la poésie, un lieu de guérison.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel
Force a toi Julien, et courage pour ta suite logique et emblématique !
Hommage à lui