Le monde des lettres africaines perd l’une de ses voix les plus puissantes. L’écrivain kényan Ngugi wa Thiong’o s’est éteint ce mercredi 28 mai, à l’âge de 87 ans, a annoncé sa fille Wanjiku Wa Ngugi sur les réseaux sociaux. « C’est le cœur lourd que nous annonçons le décès de notre père ce matin. Il a mené une vie pleine de sens et de combats », a-t-elle déclaré. Né en 1938 à Kamiriithu, près de Nairobi, Ngugi wa Thiong’o a grandi dans un Kenya encore sous domination britannique. Les violences coloniales, les répressions et les injustices vécues de près par sa famille ont profondément marqué son œuvre. Il s’en est inspiré pour livrer, des années plus tard, des récits d’enfance où se dessine peu à peu la conscience aiguë de l’oppression. « C’était comme si j’émergeais de la brume », écrivait-il dans ses mémoires parus en 2010, traduits en français en 2022.
Signalons que ce romancier, essayiste et dramaturge, Ngugi wa Thiong’o laisse derrière lui un héritage littéraire et politique immense, forgé par son engagement en faveur des langues africaines et de la justice sociale.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel