L’accord de la RDC – AC Milan : Un partenariat prometteur, mais quelle réalité pour le tourisme congolais ?

L’accord de la RDC – AC Milan : Un partenariat prometteur, mais quelle réalité pour le tourisme congolais ?
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La République Démocratique du Congo (RDC) vient de signer un partenariat avec l’illustre club italien de football, l’AC Milan, dans l’objectif de promouvoir l’image du pays à l’échelle internationale. Une initiative saluée par plusieurs observateurs, mais qui suscite aussi des interrogations légitimes quant à la capacité réelle du pays à accueillir des visiteurs dans des conditions optimales. Si ce partenariat ouvre des perspectives intéressantes en matière de visibilité, plusieurs voix appellent à replacer cette démarche dans une vision globale et structurée du développement touristique national. Pour l’enseignante Atosha BYEMBA Bernadette,  Coordinatrice de la structure de l’APROVATOUR,  une agence  pour la Promotion et la Valorisation du Tourisme en RDC), il est nécessaire de replacer cette démarche dans un contexte plus large : « L’intention est louable, mais elle doit s’accompagner de mesures concrètes. Avant d’inciter les touristes étrangers à visiter le Congo, encore faut-il leur garantir accessibilité et sécurité », insiste-t-elle.

La question des visas, la cartographie actualisée des sites touristiques, l’amélioration des infrastructures d’accueil ainsi que la sécurisation des zones touristiques sont des éléments essentiels. « Le tourisme et la paix sont indissociables », rappelle l’experte.

Un secteur encore sous-structuré

Autre défi majeur : l’absence d’une politique touristique claire. Quelle est aujourd’hui la stratégie de la RDC pour se positionner sur le marché mondial du tourisme ? Combien de salons internationaux la RDC intègre-t-elle ? Qui assure sa représentation ? Ces questions restent sans réponses précises. À cela s’ajoute un cadre réglementaire quasi inexistant, laissant libre cours à des initiatives privées dispersées, sans normes ni coordination nationale. Résultat : une expérience touristique souvent aléatoire pour les visiteurs étrangers. Pire encore, le pays continue d’utiliser un plan directeur datant de 2013, répertoriant des sites selon l’ancienne division administrative à 11 provinces, alors que la RDC en compte aujourd’hui 26. Une situation qui freine toute planification efficace et cohérente.

Un besoin urgent de formation et d’expertise

Pour construire un secteur touristique solide, il est également nécessaire de former des professionnels qualifiés. « Il est inadmissible qu’au 21e siècle, un pays comme la RDC n’ait pas encore de filières académiques solides dans ce domaine. Il faut investir dans les ressources humaines : former des enseignants spécialisés, octroyer des bourses d’études aux jeunes qui souhaitent se former au tourisme », souligne Bernadette Atosha.

Entre slogans et réalités

Si la marque « Explorez la RDC, Cœur de l’Afrique » résonne avec force et promesse, elle doit désormais s’appuyer sur des actions concrètes et structurantes. Car au-delà des partenariats prestigieux, une question centrale demeure : que propose concrètement la RDC aux visiteurs internationaux aujourd’hui ?

Signalons que ce partenariat avec l’AC Milan doit être un levier, non une finalité. Il est désormais temps pour les autorités de transformer cette visibilité en opportunités économiques durables à travers un véritable plan national de développement touristique.

 Cito Barhadosanya Deogratias


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