À l’occasion de la Journée nationale du poisson, célébrée ce mardi 24 juin en RDC, l’organisation de défense des droits humains Badilika, basée dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), tire une sonnette d’alarme : le lac Édouard est gravement menacé. Partie intégrante du Parc national des Virunga (PNVi) et zone partagée entre la RDC et l’Ouganda, ce lac voit ses équilibres écologiques sérieusement compromis. Selon Badilika, la pêche illicite ne cesse de s’intensifier, favorisée par la complicité d’acteurs étatiques, de certains opérateurs privés, mais aussi de groupes armés rebelles. Ces pratiques illégales ont provoqué une dégradation alarmante des écosystèmes aquatiques, mettant en péril la biodiversité du lac et réduisant considérablement les rendements halieutiques.
Patrick Nguka, coordonnateur de l’organisation, dénonce une exploitation anarchique et destructrice, encouragée par une impunité persistante :
« Plus de deux millions de personnes dépendent des ressources du lac Édouard. Il est urgent de protéger ce patrimoine naturel, de restaurer la dignité des pêcheurs congolais, et de mettre fin à cette destruction organisée. »
Il accuse notamment les rebelles du M23 de monnayer l’accès au lac aux pêcheurs clandestins en échange de rançons, ce qui alimente un cycle de pillage environnemental. La force navale congolaise, censée jouer un rôle de régulation, est elle aussi pointée du doigt pour son implication présumée dans la pêche illicite. Face à cette crise environnementale et sociale, Badilika appelle les autorités à agir de toute urgence :
pour restaurer l’État de droit dans la zone,
pour démanteler les réseaux de pêche illégale,
et pour traduire en justice tous les responsables, quels qu’ils soient.
Signalons que Sans une réponse ferme, le lac Édouard risque de devenir une zone morte, avec des conséquences dramatiques pour l’économie locale, la sécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel