Sud-Kivu :  En marge de la journée mondiale de la lutte contre la drogue,  Aksanti Cizungu Abel, coordonnateur de la ligue des droits de l’enfant fait savoir que certains enfants de l’Est sont pris au piège de la drogue à cause  de conflits armés

Sud-Kivu :  En marge de la journée mondiale de la lutte contre la drogue,  Aksanti Cizungu Abel, coordonnateur de la ligue des droits de l’enfant fait savoir que certains enfants de l’Est sont pris au piège de la drogue à cause  de conflits armés
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À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drogue, Aksanti Cizungu Abel, coordonnateur de la Ligue de protection des droits de l’enfant, tire la sonnette d’alarme sur la situation alarmante des enfants dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. La consommation de drogues chez les mineurs, particulièrement au Sud-Kivu, s’aggrave sous l’effet conjugué des conflits armés, de la pauvreté et de l’impunité généralisée.

Une crise humanitaire silencieuse

Coincés entre les violences récurrentes et l’accessibilité croissante aux substances psychoactives, les enfants sont devenus les premières victimes d’un engrenage destructeur. Recrutés de force dans les groupes armés ou livrés à eux-mêmes dans des zones sous contrôle rebelle, ils sombrent dans l’addiction, mettant en péril leur santé, leur éducation et leur avenir. Plusieurs facteurs expliquent cette explosion de la consommation de drogues chez les jeunes : Recrutement forcé : Des groupes armés comme le M23, les FDLR ou les Maï-Maï enrôlent des enfants dès l’âge de 9 ans. Souvent drogués pour supprimer la peur et accroître leur agressivité, ils sont forcés de commettre des actes violents sous l’effet de substances telles que le cannabis ou des mélanges artisanaux. Déscolarisation massive : À Minova, plus de 650 enfants sont hors du système scolaire, ce qui les rend plus vulnérables aux réseaux de trafiquants et à l’oisiveté qui favorise l’usage de drogues.

Des substances variées, des conséquences dévastatrices.

Parmi les drogues les plus consommées : Chanvre (cannabis) : Facilement accessible, il est consommé dans plusieurs quartiers de Bukavu, souvent en toute impunité. Les Boissons alcoolisées artisanales (plus de 40 % d’alcool) : Fabriquées avec du sucre et de la levure, elles provoquent une forte dépendance et des troubles mentaux précoces. Mélanges toxiques locaux (appelés kafanya byiyo) : Des substances aux effets neurologiques graves, très prisées chez les jeunes. Les impacts sur la santé sont multiples : maladies du foie et des poumons, troubles cardiaques, psychoses, agressivité. Au centre de santé mentale SOSAME à Bukavu, 41 % des jeunes patients rechutent après traitement.

Un terrain miné par l’impunité et la pauvreté

La pauvreté chronique, combinée à l’économie de guerre, pousse les groupes armés à utiliser la drogue comme moyen de financement. Certains enfants sont recrutés comme revendeurs. Le tableau s’assombrit davantage avec la complicité présumée de certains agents de l’ordre, parfois eux-mêmes consommateurs. Le manque de structures spécialisées aggrave la situation. Le centre SOSAME, seul établissement à offrir un suivi psychiatrique à Bukavu, fonctionne avec des ressources très limitées. Face à cette crise multidimensionnelle, la Ligue de protection des droits de l’enfant formule plusieurs recommandations :

Renforcer la sécurité : Démanteler les réseaux armés et les circuits de trafic de drogue.

Approche intégrée : Combiner éducation, santé mentale, réinsertion sociale et protection juridique.

Soutien international : Mobiliser des financements pour les initiatives locales.

Aksanti Cizungu Abel plaide pour des Action communautaires : Impliquer les communautés locales et les ONG dans la démobilisation et la réhabilitation des enfants.

Mutabesha Banywesize Sardou-Michel


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