RDC : Vives contestations autour de la note circulaire autorisant le maintien des filles enceintes à l’école

RDC : Vives contestations autour de la note circulaire autorisant le maintien des filles enceintes à l’école
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 Une vive polémique agite actuellement le secteur éducatif congolais, suite à la publication de la note circulaire n°MINEDU-NC/SG/80/DEVC/90/12457/2025 du 4 juillet 2025. Signée par le Secrétaire général a.i. à l’Éducation nationale et à la Nouvelle citoyenneté, cette note recommande officiellement le maintien des élèves filles enceintes dans les établissements scolaires, invoquant les engagements nationaux et internationaux en faveur de l’éducation inclusive et de l’égalité du genre.

CONTESTATION CIRCULAIRE_SG_MINEDU_NC

Mais cette décision fait l’objet d’une vive contestation. Parmi les voix les plus critiques, celle de Maître Baciseze Katwanyi Joseph Michée, avocat et parent d’élève basé à Kinshasa, qui a adressé une lettre ouverte à la ministre d’État en charge de l’Éducation nationale. Dans sa missive, il exprime une « profonde indignation » face à une décision qu’il juge « impopulaire, immorale et destructrice pour le système éducatif congolais ».

« Cette mesure, loin d’encourager l’éducation, banalise les valeurs morales qui fondent notre société », écrit-il, estimant que l’inclusion scolaire ne peut se faire au détriment des règles éthiques établies de longue date.

Un risque de dérives en milieu scolaire ?

Maître Baciseze s’alarme également des implications à peine voilées de cette note, notamment la possible introduction de la contraception dans les établissements scolaires  ce qui, selon lui, « ouvrirait la voie à la banalisation de la prostitution juvénile ». Il fustige une logique qu’il juge dictée par des agendas étrangers, affirmant que « tout ce qui vient de l’extérieur, via les ONG et autres canaux néocoloniaux, n’est pas forcément bon pour notre peuple ».

Une légalité contestée

L’argument juridique n’est pas en reste. L’auteur de la lettre dénonce l’absence d’un arrêté ministériel formel venant appuyer cette note. Citant l’article 93 de la Constitution, il rappelle que seule la ministre d’État est habilitée à fixer la politique éducative par voie d’arrêté.

« Une telle mesure ne peut être considérée comme politique gouvernementale légitime sans validation de l’autorité compétente », insiste-t-il, réclamant l’annulation pure et simple de ladite circulaire.

Une note qui divise

La note circulaire, pourtant claire dans son intention de lutter contre les discriminations scolaires liées aux grossesses précoces, continue de diviser. Alors que certains saluent une mesure de justice éducative, d’autres y voient une atteinte aux fondements moraux et une menace à la qualité de l’instruction.

Dans l’attente d’une réaction officielle de la Ministre d’État, la controverse ne cesse d’enfler. Plusieurs institutions éducatives, ainsi que des gouverneurs et responsables provinciaux, ont été destinataires de la lettre de contestation, élargissant le débat au niveau national.

Mutabesha Banywesize Sardou-Michel


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