Au cœur de la deuxième journée du colloque international sur la reconnaissance des génocides en République Démocratique du Congo, une intervention a capté l’attention par sa clarté et sa portée : celle du professeur Alphonse Ntumba Luaba Lumu, éminent juriste et enseignant de droit international à l’Université de Kinshasa. le professeur a livré ce 30 juillet 2025 à Kinshasa, une analyse saisissante sur le thème : « La preuve de l’intention génocidaire face à la stratégie de l’Ubwenge », une notion originaire de la culture rwandaise qui renvoie à une forme d’intelligence stratégique, souvent utilisée pour dissimuler des intentions politiques ou militaires.
Selon lui, l’Ubwenge constitue aujourd’hui un véritable obstacle à la qualification juridique du génocide, notamment dans le contexte congolais. Derrière cette stratégie se cache une ingénierie de la manipulation : messages codés, alliances mouvantes, discours pacificateurs servant de couverture à des actions destructrices.
« La preuve de l’intention génocidaire ne peut pas se limiter à l’observation des massacres de masse. Elle doit aussi tenir compte des récits dissimulés, des codes de communication voilés, et des architectures de violence planifiées en coulisse », a-t-il insisté, provoquant un long silence méditatif dans la salle.
Par cette démonstration, le professeur Ntumba appelle à une révision des outils d’analyse du droit international, pour mieux identifier les logiques de destruction masquées par des stratégies d’apparente légalité ou de diplomatie tactique.
Une réflexion marque un tournant important dans les discussions de GENOCOST, en posant une question de fond : comment rendre visible l’invisible ? Et surtout, comment faire reconnaître les crimes commis en RDC pour ce qu’ils sont, malgré les écrans de fumée qui les entourent ?
La rédaction