Ce jeudi 27 Mars 2025, Les activités de pêche sur le lac Kivu, en province du Sud-Kivu , connaissent un net ralentissement en raison de l’insécurité croissante depuis la prise de la ville de Bukavu. De nombreux pêcheurs ont du mal à exercer leur métier, en particulier pendant la nuit ou tôt le matin, par crainte pour leur sécurité.
Certains pêcheurs ont cessé totalement leur activité, redoutant d’être confondus avec des voleurs dans une ville où la justice populaire est souvent appliquée. D’autres, notamment ceux qui travaillent dans les bains de la ville de Bukavu, ont vu leur production considérablement diminuer.
Mazambi Katambu, pêcheur au bain de Ndendere, indique qu’il peine actuellement à gagner 20 000 FC par jour, alors qu’il gagnait environ 50 000 FC dans des conditions normales. Selon lui, cette baisse est due à des attaques venant d’autres pêcheurs du bain de Ndendere 1er, mais aussi à la fermeture de la société Bralima.
« La Bralima, qui nous fournit les drèches pour piéger les poissons, a fermé, ce qui a quasiment paralysé notre travail. Nous appelons les autorités à intervenir pour résoudre cette crise et permettre à la Bralima de reprendre ses activités, car elle ne peut pas livrer son matériel tant que l’insécurité persiste », explique-t-il.
Cette insécurité sur le lac Kivu ralentit l’essor de la pêche et déstabilise les conditions socio-économiques des familles de pêcheurs à Bukavu. De plus, elle entraîne une rareté du poisson sur les marchés locaux, avec pour conséquence une hausse des prix.
Kwabikaba Karahika, un autre pêcheur rencontré au bain de Ndendere, souligne que cette situation aggrave une insécurité qui persiste depuis plusieurs années, marquée par des meurtres et la perte de filets de pêche sur le lac.
Face à cette situation, les pêcheurs de Bukavu demandent aux autorités de prendre des mesures pour rétablir la sécurité et de plaider en faveur de la réouverture de la société Bralima, afin de redynamiser la production halieutique sur le lac Kivu, en province du Sud-Kivu.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel