“…l’organisation Paixseulement d’appui aux droits humains et de la bonne gouvernance s’inquiète du taux élevé de la justice populaire : face à huit personnes mortes dans le cas de la justice populaire… „
La ville de Bukavu fait face à une vague d’exécutions sommaires perpétrées par des foules en colère, dans un contexte d’insécurité croissante depuis l’arrivée des nouvelles autorités du mouvement politico-militaire d’AFC-M23. En moins de sept jours, huit personnes sont tuées dans des actes de justice populaire. Une situation qui inquiète profondément Paixseulement, une organisation engagée dans la défense des droits humains et de la promotion de la bonne gouvernance.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 7 mai 2025, Paixseulement dénonce une montée inquiétante de ces violences extrajudiciaires et appelle les autorités à « restaurer d’urgence l’autorité de l’État et la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires et sécuritaires qui sont absents dans la capitale de la province du Sud-Kivu occupée par lesM23».
L’organisation Paixseulement fait savoir que le dernier remonte du mardi 6 mai, dans le quartier Nyawera, en plein centre ville. Un opérateur économique local, qui tenait une maison de transaction mobile monnaie tout en étant cambiste, est assassiné en pleine journée par des hommes armés. Touché par une balle au cou, il succombant sur le champ. Les agresseurs ont pris la fuite avec de l’argent et plusieurs téléphones, semant la panique en tirant à plusieurs reprises pour disperser la foule. Quelques heures plus tard, dans le quartier voisin de Ndendere, un arbitre affilié à l’Entente urbaine de football de Bukavu présumé volé à main armée battu et brûlé vif par des habitants. Accusé de vol, il n’a eu droit à aucun procès ni à la moindre forme de défense.
Selon la structure Paixseulement, ces drames s’ajoutent à ceux survenus dans la nuit du 2 au 3 mai, où quatre personnes soupçonnées de vol ont été tuées et leurs corps incendiés dans la commune de Kadutu. Pour Paixseulement, cette spirale de violence est le symptôme d’un effondrement progressif des mécanismes de justice institutionnelle. « en raison de l’absence des agents de l’ordre public à savoir la police nationale congolaise PNC, les tribunaux et les maisons carcérales.», avertit l’organisation.
Bukavu, déjà fragilisée par la présence d’une nouvelle gestion dans plusieurs zones du Sud-Kivu et par une gouvernance locale contestée, sa population sombre dans un sentiment de désespoir. Le recours à la justice populaire devient un exutoire collectif, mais au prix d’un engrenage de violence et d’impunité, fait savoir un expert couvert d’anonymat dans les questions de bonne gouvernance
Rappelons que la ville de Bukavu continue de porter les stigmates d’une justice expéditive, tandis que la population s’interroge et Paixseulement s’interroge de la finalité de cette dérive, et qui viendra y mettre un terme en cette période de crise politico- institutionnelle
La rédaction