Entre enclavement dû aux politiques internes et image internationale de la RDC : adhésion des jeunes à l’activisme, recherche d’opportunités internationales et barrière linguistique (Étude menée  par l’organisation des droits humains et d’appui  à la bonne (Paixseulement, 2025)

Entre enclavement dû aux politiques internes et image internationale de la RDC : adhésion des jeunes à l’activisme, recherche d’opportunités internationales et barrière linguistique (Étude menée  par l’organisation des droits humains et d’appui  à la bonne (Paixseulement, 2025)
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Résumé de l’étude menée 

L’étude menée en août 2025 par l’organisation des droits humains Paixseulement montre que l’avenir de la RDC dépend en partie de la capacité à transformer sa jeunesse en acteur politique et international reconnu. Pour ce faire, les barrières imposées par les institutions nationales et internationales doivent être levées afin de permettre à cette génération de jouer pleinement son rôle dans la gouvernance mondiale.

         Cette étude faite par l’organisation Paixseulement, analyse les dynamiques de la jeunesse de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) face à un triple défi :

  1. l’enclavement dû aux politiques internes,
  2. la recherche d’opportunités internationales 
  3. la barrière linguistique.

Bien que les jeunes soient confrontés à des freins imposés par les institutions politiques congolaises, la bureaucratie administrative, ainsi que par certaines pratiques des institutions internationales et ONG, ils développent des formes alternatives d’activisme qui renforcent leur visibilité sur la scène mondiale. L’étude propose des hypothèses, un cadre théorique et conceptuel, une méthodologie qualitative, des résultats attendus, une discussion analytique et des recommandations politiques et pratiques.

Introduction

La jeunesse congolaise, et en particulier celle de l’Est de la RDC, est confrontée à une double contrainte : un enclavement politique et administratif qui réduit ses perspectives nationales, et des obstacles à son intégration dans les espaces internationaux. Pourtant, loin de se résigner, elle s’organise et s’ouvre au monde à travers l’activisme dans les domaines des droits humains, de la paix, de l’environnement et du numérique. Cet étude menée au début  mars jusqu’à fin juillet 2025 par Mutabesha Banywesize Sardou-Michel pour le compte de l’organisation des droits humains et d’appui à la bonne gouvernance (Paixseulement)  met en lumière ce paradoxe : les jeunes, bien que marginalisés par les politiques internes, deviennent des acteurs incontournables à l’international grâce à des initiatives telles que Climat Clock, U-Reporter (UNICEF), ALLEN + Veilleurs Web, les jeunes ambassadeurs de la paix, Vijanaa Shujaa, les cocus de femmes ou encore les mouvements de protection de l’environnement et de l’écosystème.

Cependant, la barrière linguistique, combinée aux freins institutionnels, limite leur pleine participation aux opportunités mondiales.

Problématique / Question de recherche

Comment l’enclavement dû aux politiques internes et la barrière linguistique influencent-ils l’image internationale de la RDC à travers l’activisme des jeunes et leur quête d’opportunités à international?

Hypothèses

1. H1 : L’enclavement politique et administratif réduit l’accès des jeunes aux programmes nationaux mais stimule leur recours à des plateformes internationales et numériques.

2. H2 : L’activisme des jeunes contribue à améliorer l’image internationale de la RDC, malgré les crises internes et l’instabilité politique.

3. H3 : La barrière linguistique limite l’accès aux opportunités mondiales mais favorise la consolidation de réseaux régionaux et identitaires.

Cadre théorique

Cette étude s’appuie sur :

La théorie des mouvements sociaux (Tilly, Touraine) : comprendre comment les jeunes transforment leur marginalisation en force collective.

La théorie du capital social (Bourdieu, Putnam) : analyser comment les réseaux militants et humanitaires deviennent des leviers de reconnaissance et d’ouverture internationale.

Cadre conceptuel

Enclavement politique et administratif : restrictions imposées par les institutions nationales (État, partis, administrations) qui limitent l’accès des jeunes aux sphères décisionnelles.

Image internationale : perception de la RDC à travers l’activisme des jeunes dans les espaces humanitaires et environnementaux.

Activisme : engagement citoyen volontaire dans des causes sociales, politiques et environnementales.

Opportunités internationales : programmes de mobilité, bourses, partenariats et forums mondiaux.

Barrière linguistique : obstacles créés par la faible maîtrise des langues internationales, en particulier l’anglais.

Méthodologie

Type : qualitative exploratoire.

Échantillon : 60 jeunes militants issus de collectifs locaux et réseaux internationaux.

Outils : entretiens semi-directifs, focus groups, analyse documentaire.

Analyse : thématique, croisant discours, pratiques et perceptions.

Résultats attendus

1. Confirmation que l’enclavement politique et administratif freine la participation nationale des jeunes.

2. Mise en lumière du rôle de l’activisme comme vecteur de visibilité internationale.

3. Identification de la barrière linguistique comme double contrainte : obstacle global mais catalyseur de dynamiques régionales.

4. Reconnaissance des jeunes comme ambassadeurs citoyens de la RDC.

Discussion

L’étude révèle que plusieurs acteurs limitent la participation des jeunes :

Au niveau national :

Les institutions politiques congolaises (Parlement, partis, gouvernements provinciaux) excluent les jeunes des processus décisionnels.

La bureaucratie administrative ralentit ou bloque leur accès aux programmes nationaux et internationaux.

Les politiques de jeunesse restent insuffisamment appliquées et souvent symboliques.

Au niveau international :

Les organisations intergouvernementales (ONU, Union africaine, bailleurs) privilégient la coopération étatique classique au détriment de la participation directe des jeunes.

Les ONG internationales tendent à monopoliser les financements, réduisant la marge d’action des initiatives locales portées par des jeunes.

La barrière linguistique exclut une grande partie des jeunes francophones des espaces mondiaux dominés par l’anglais.

Ainsi, les limites viennent à la fois de l’intérieur (État et institutions congolaises) et de l’extérieur (pratiques internationales et barrière linguistique).

Conclusion

La jeunesse de l’Est de la RDC, bien que marginalisée par les structures nationales et freinée par les barrières internationales, réussit à transformer son enclavement en opportunité de mobilisation. Son activisme reconfigure l’image de la RDC à l’extérieur, affirmant son rôle d’acteur stratégique dans les dynamiques de paix, de gouvernance et de développement durable.

Recommandations politiques et pratiques

Pour l’État congolais

Réformer les politiques de jeunesse pour les rendre effectives et inclusives.

Alléger la bureaucratie afin de faciliter l’accès des jeunes aux financements et opportunités.

Intégrer les jeunes dans les processus électoraux et décisionnels par des quotas ou des dispositifs consultatifs.

Renforcer l’éducation linguistique avec l’anglais et d’autres langues internationales.

Pour les organisations internationales

Ouvrir les espaces de concertation aux jeunes militants congolais, au-delà de la diplomatie intergouvernementale.

Financer directement les initiatives locales de jeunes pour éviter la dépendance aux ONG internationales.

Développer des programmes de formation linguistique et numérique accessibles à tous.

Pour les ONG et mouvements locaux

Créer des coalitions régionales pour surmonter l’isolement et mutualiser les ressources.

Encourager la participation des jeunes femmes et groupes marginalisés pour un activisme inclusif.

Renforcer la diplomatie citoyenne par des campagnes numériques et culturelles.

Pour les jeunes eux-mêmes

S’organiser en plateformes unifiées de plaidoyer afin de peser davantage au niveau national et international.

Exploiter les outils numériques pour contourner les barrières administratives.

Investir dans la formation linguistique et technologique afin de maximiser leur intégration dans les espaces mondiaux.


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