La conversion du dollar en franc congolais devient un véritable casse-tête pour les habitants de Goma et Bukavu. Avec la fermeture de certaines banques et la crise sécuritaire persistante, l’accès aux devises se complique. Cette situation profite aux cambistes et aux agents des services de transfert mobile comme Airtel Money, M-Pesa Vodacom et Orange Money, qui imposent des taux de change élevés selon leur convenance.
Dans le quartier Katindo à Goma, Kambale, un commerçant, se dit révolté : « Nos affaires souffrent déjà à cause de l’insécurité, et maintenant, retirer des dollars coûte une fortune. C’est du vol organisé ! » À Bukavu, Cirimwami, un habitant d’Ibanda, partage la même frustration : « Ces agents profitent de la crise pour s’enrichir sur le dos de la population. Ils refusent de donner les dollars ou les changent à des taux exagérés. »
Elisabeth, une résidente de Kadutu, souligne un autre problème : “les taxes élevées sur les retraits via Airtel Money, qui peuvent atteindre 10 %. Elle interpelle les autorités pour qu’elles soutiennent les coopératives d’épargne et de crédit, capables d’atténuer cette crise monétaire.
Le manque de dollars ne se limite pas aux transactions financières. Il entraîne aussi une flambée des prix des produits de première nécessité sur les marchés de Goma et Bukavu, rendant la vie encore plus difficile pour la population. Face à cette situation, les habitants réclament des actions concrètes pour réguler le taux de change et freiner la spéculation qui aggrave la précarité économique.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel