À l’occasion de la Journée internationale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin de l’année, a Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, les jeunes défenseurs d’environnement réunis au sein de la société civile environnementale se sont mobilisés pour lutter contre la pollution plastique sur le littoral du lac Kivu. Face à une crise environnementale qui s’aggrave, la société civile environnementale et plusieurs organisations des jeunes après les ramassage des déchets plastiques haussent le ton pour dénoncer les effets néfastes du plastique sur l’écosystème du lac Kivu et proposent des solutions durables.
Bukavu : une ville envahie par les déchets plastiques
Chaque jour, Bukavu produit plusieurs tonnes de déchets ménagers, dont une grande part est constituée de plastiques à usage unique. Faute d’un système efficace de gestion des déchets, seule une portion est collectée, tandis que le reste s’accumule dans les rues, les caniveaux, les rivières, et jusque dans les eaux du lac Kivu. Les conséquences sont alarmantes : inondations, glissements de terrain, pollution des sources d’eau potable et risques accrus pour la santé publique. Le lac Kivu, pilier de la vie économique locale, subit de plein fouet cette pollution. Les déchets plastiques y obstruent les zones de reproduction des poissons et perturbent le fonctionnement des turbines de la centrale hydroélectrique de la SNEL, provoquant des coupures d’électricité et des interruptions dans l’approvisionnement en eau.
Une mobilisation citoyenne pour une gestion responsable
Pour marquer cette Journée mondiale, la société civile environnementale de Bukavu a organisé une activité de sensibilisation et de collecte des déchets plastiques au marché Bondeko, sur les rives du lac. Des jeunes, des militants et des riverains y ont participé dans un esprit d’engagement écologique.
« La prolifération des déchets plastiques dans notre ville est alarmante. On les retrouve partout : dans les ménages, les parcelles, les avenues, jusque dans le lac », a déclaré Ladislas Witanene, membre du bureau de la société civile environnementale. Il appelle les autorités à définir une politique claire de gestion des déchets et à collaborer avec la population pour une stratégie globale.
Des initiatives locales porteuses d’espoir
En l’absence d’une politique municipale cohérente, plusieurs initiatives citoyennes tentent de combler le vide. Des groupes locaux développent des projets de recyclage, d’éducation environnementale et de valorisation des déchets plastiques. Ces efforts, bien que modestes, témoignent de la volonté collective de bâtir une ville plus propre et résiliente.
Vers une responsabilité partagée
La lutte contre la pollution plastique ne peut reposer uniquement sur les épaules des ONG ou des volontaires. Elle nécessite une synergie entre autorités, société civile, médias et citoyens. Parmi les pistes concrètes envisagées :
L’adoption et l’application de lois interdisant ou limitant l’usage du plastique à usage unique ;
La mise en place d’un système municipal efficace de collecte et de recyclage des déchets ;
La création d’incitations économiques pour les entreprises investies dans la gestion durable des déchets ;
L’éducation des jeunes à l’écocitoyenneté et à la protection de l’environnement.
Transformer une menace en opportunité
Le message porté par les acteurs de Bukavu est sans équivoque : le plastique n’est plus un simple déchet, mais une menace environnementale et sanitaire. S’il n’est pas combattu dès maintenant, il mettra en péril la biodiversité, la santé publique et l’avenir des générations futures.
Signalons que cette menace peut aussi devenir une opportunité. En développant des solutions locales et innovantes, en renforçant la cohésion sociale autour de l’environnement, Bukavu peut tracer la voie d’une transition écologique réussie et devenir un modèle pour toute la région.
Cito Baradosanya Deogratias