Julien Paluku, ministre  du commerce extérieur démonte la rhétorique rwandaise sur les FDLR : « Un régime sous perfusion de mensonges »

Julien Paluku, ministre  du commerce extérieur démonte la rhétorique rwandaise sur les FDLR : « Un régime sous perfusion de mensonges »
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Dans une  déclaration  rendue  publique  sur X (ex-Twitter) ce 30 juin 2025,  le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a vivement dénoncé les prises de parole du chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, au sujet des FDLR. Selon lui, la référence constante à ce groupe armé n’est rien d’autre qu’un prétexte officiel utilisé depuis 30 ans par Kigali pour justifier son implication militaire et économique dans l’est de la République Démocratique du Congo.

 « Si le ministre rwandais des Affaires étrangères ne parle pas des FDLR à sa descente d’avion à Kigali, il est révoqué. C’est la mort dans l’âme qu’il le fait, car il sait que c’est un mensonge. Mais il est obligé de s’y plier », écrit Paluku.

Une rhétorique vieille de trois décennies

Julien Paluku accuse le régime de Paul Kagame d’avoir fait des FDLR un outil politique permanent, utilisé pour masquer les véritables objectifs de Kigali : maintenir une présence armée dans l’est de la RDC et piller les ressources naturelles du pays. Il rappelle que l’armée rwandaise a opéré dans cette région pendant près de dix ans, notamment à travers les groupes rebelles CNDP (2007–2008) et M23 (2012–2013).

« Pendant plus de dix ans, des éléments de l’armée rwandaise ont occupé l’Est du Congo. Que faisaient-ils à Rubaya ou au Sud-Kivu ? Confondaient-ils les FDLR avec le coltan, la cassitérite et l’or que le Rwanda exporte désormais en masse ? »

Le Rwanda, exportateur de ce qu’il ne produit pas

Julien Paluku parle d’une « économie de guerre camouflée », qui aurait permis au Rwanda de devenir l’un des principaux exportateurs de coltan et d’or en Afrique de l’Est, sans disposer lui-même de gisements miniers significatifs. Il accuse Kigali de recycler des minerais congolais volés et de les vendre sous étiquette rwandaise sur les marchés internationaux. Parmi les faits récents qu’il cite : la raffinerie rwandaise Gasabo Gold, sanctionnée par l’Union européenne en mars 2025 pour blanchiment d’or extrait dans des zones de conflit en RDC. James Kabarebe, haut responsable du régime, inscrit sur la liste noire du Trésor américain pour son rôle dans le soutien militaire au M23.

 « Si l’or raffiné à Kigali était vraiment rwandais, pourquoi sanctionner la raffinerie ? Pourquoi James Kabarebe est-il sur la liste noire ? »

Une guerre de communication qui s’intensifie

Pour Paluku, les réactions du Rwanda à ses interventions publiques ne sont pas anodines. Il estime que ses dénonciations dérangent réellement les autorités rwandaises.

« Ils n’ont pas souvent sommeil à Kigali quand ils lisent mes réactions, car ils savent que je les connais mieux que quiconque. »

Il affirme que le gouvernement congolais, sous la conduite du président Félix Tshisekedi, est déterminé à mettre fin à cette dépendance toxique, qu’il qualifie de « perfusion de mensonges », alimentant depuis trop longtemps l’agression rwandaise dans les Grands Lacs.

Un appel à la lucidité nationale

Julien Paluku conclut son message par une exhortation au peuple congolais à ne pas se laisser manipuler par la propagande étrangère. Il appelle à la vigilance, à la cohésion et à la fermeté :

« Que personne ne devienne la béquille d’un régime dont le sort est scellé. Nous savons ce que nous faisons, et le monde commence à ouvrir les yeux. »

La rédaction


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