Le conflit qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) oppose les forces congolaises au groupe armé M23 et a engendré des milliers de morts, une crise humanitaire d’ampleur et l’usage systématique de violences sexuelles comme arme de guerre. Face à cette situation alarmante, la plateforme internationale CIVICUS Monitor, qui évalue l’état des libertés civiques dans 197 pays, a classé la RDC parmi les États où l’espace civique est gravement menacé.
Une liberté d’expression sous pression
CIVICUS, une alliance mondiale d’organisations de la société civile, se mobilise pour défendre les libertés fondamentales, dont la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Son outil de surveillance, le CIVICUS Monitor, analyse les atteintes aux droits humains et classe les pays en cinq catégories : ouvert, rétréci, entravé, réprimé ou fermé. La RDC figure désormais parmi les nations réprimées, où la société civile est soumise à une répression constante. Dans l’Est du pays, journalistes, activistes et humanitaires sont la cible d’assassinats, d’intimidations et de censures. Le M23, soutenu par le Rwanda selon l’ONU, contrôle des zones stratégiques telles que Goma et Bukavu, instaurant un climat de terreur. De leur côté, les autorités congolaises contribuent à restreindre l’espace médiatique en suspendant des médias internationaux comme Al Jazeera et en limitant l’accès à Internet et aux VPN.
Un appel à l’action internationale
Face à l’escalade des violences, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé en février 2025 le retrait du M23 et des forces rwandaises du territoire congolais. Pourtant, la répression à l’encontre des voix dissidentes s’intensifie. Arrestations arbitraires, harcèlement et menaces de fermeture d’organisations critiques sont devenus monnaie courante.
Le classement de la RDC par CIVICUS Monitor souligne l’urgence d’une mobilisation internationale pour la protection des libertés fondamentales et la fin des violences dans cette région meurtrie.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel