Dans plusieurs villages situés autour de Masisi-centre, au Nord-Kivu, les agriculteurs vivent une double peine : après avoir fui les violences armées, ils constatent aujourd’hui que leurs récoltes ont été entièrement pillées. Ce vendredi 11 avril, des habitants de Luashi, Kahuma, Muhondo et Singa ont exprimé leur désarroi face à cette situation.
Certains d’entre eux, réfugiés à Masisi-centre mais propriétaires de terres dans ces localités, espéraient retrouver leurs champs à leur retour. Or, à leur grande désillusion, tout avait été emporté : bananes plantains, haricots, pommes de terre, manioc… Des produits essentiels, disparus sans laisser de trace.
« Lorsque je suis rentré, j’ai découvert que les voleurs s’étaient servis dans mon champ. Il n’y a plus rien », raconte un agriculteur, visiblement bouleversé.
Ce vol massif vient aggraver la précarité d’une population déjà éprouvée par les déplacements forcés. Dans certaines zones, l’insécurité persistante empêche même les paysans de s’approcher de leurs terres. Face à cette détresse, les agriculteurs lancent un appel à l’aide : ils demandent une assistance en vivres pour survivre et des intrants agricoles pour relancer la production.
Au-delà de l’urgence humanitaire, ces habitants plaident pour un retour durable de la paix. Car sans sécurité, aucun espoir de reprise ne semble possible. Leur situation illustre une fois de plus le lourd tribut payé par les communautés rurales dans les conflits qui secouent l’Est de la RDC.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel