Dans leterritoire de Rutshuru, au moins 169 civils ont été tués depuis le 9 juillet 2025 dans la province du Nord-Kivu lors d’une offensive menée par le groupe armé M23. L’Organisation des Nations unies accuse ce mouvement rebelle de s’être rendu coupable de violations graves du droit international humanitaire. Les violences se sont concentrées dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, zones déjà fragilisées par des mois d’affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par des groupes d’autodéfense locaux. Selon un militant joint par l’agence Reuters, la majorité des victimes étaient des agriculteurs qui avaient fui les hostilités, avant de revenir dans leurs villages après avoir reçu des promesses de sécurité de la part du M23. « Ils ont été tués après avoir été rassurés. Ils croyaient pouvoir rentrer chez eux en paix », a-t-il déclaré sous anonymat.
L’agence Reuters, qui a recueilli plusieurs témoignages sur place, indique que des corps sans vie ont été découverts dans des champs et dans les rues de villages occupés par le M23. Ces informations ont été partiellement confirmées par les équipes de la MONUSCO et des organisations humanitaires opérant dans la région. De son côté, Bertrand Bisimwa, cadre politique du M23, a nié toute implication directe du mouvement. Il a annoncé l’ouverture d’une enquête interne et dénonce une « possible campagne de diffamation » visant à nuire à l’image du groupe.
Réaction internationale
Dans un communiqué publié le 30 juillet, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) s’est dit « gravement préoccupé par la recrudescence des attaques contre les civils » et appelle à l’ouverture d’une enquête indépendante. L’ONU souligne que ces actes pourraient constituer des crimes de guerre.
Le gouvernement congolais, qui qualifie le M23 de « groupe terroriste », appelle la communauté internationale à durcir les sanctions contre ses membres et contre leurs soutiens extérieurs présumés. Kinshasa accuse une nouvelle fois le Rwanda de soutenir militairement le M23, une accusation que Kigali continue de rejeter.
Signalons que depuis fin 2021, le M23 a repris les armes dans l’est de la RDC après une période d’inactivité. Le groupe contrôle aujourd’hui de vastes territoires dans le Nord-Kivu. Malgré les appels au cessez-le-feu et les efforts de médiation régionale, les combats se poursuivent, provoquant des déplacements massifs de population et une aggravation de la crise humanitaire.
La rédaction