Lors de la 12e réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs, tenue ce mercredi 28 mai 2025 en Ouganda, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, a exprimé son soutien aux différentes initiatives visant à ramener la paix dans l’Est de la RDC. Dans son discours, le président burundais a salué les efforts entrepris à plusieurs niveaux pour une résolution pacifique de la crise. Il a notamment reconnu le rôle joué par diverses organisations régionales comme l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi que l’implication du Secrétaire général de l’ONU. Évariste Ndayishimiye a également apprécié la désignation d’un groupe d’éminents facilitateurs, dont deux femmes, pour appuyer le processus conjoint EAC-SADC. Ce groupe travaille aux côtés de Faure Gnassingbé, président togolais et médiateur de l’Union africaine, successeur de João Lourenço, président de l’Angola, salué pour ses efforts dans le cadre du processus de Luanda. Le chef de l’État burundais a par ailleurs applaudi certaines actions prises au niveau international. Il a mentionné la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamne fermement l’offensive du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec le soutien présumé de la force de défense rwandaise, et la prise de contrôle temporaire des villes de Goma et Bukavu. Il a aussi salué les récentes sessions du Conseil des droits de l’homme, ainsi que les sommets de la CEEAC et de l’Union africaine, tenus en février 2025, qui ont dénoncé les exactions et formulé des recommandations importantes pour le retour à la paix. Cependant, le président burundais a tiré la sonnette d’alarme : selon lui, la guerre dans l’Est de la RDC a atteint un niveau critique. Il a mis en garde contre le risque d’extension du conflit vers d’autres provinces congolaises et pays voisins, ce qui pourrait aggraver les tensions régionales. Il a dénoncé la présence de groupes armés étrangers profitant de la situation, et souligné les dangers liés à la circulation incontrôlée d’armes et à l’augmentation des flux de réfugiés. « Si rien n’est fait rapidement, la situation pourrait dégénérer et embraser toute la région », a-t-il averti, appelant à une action concertée et urgente. La réunion de haut niveau a réuni les chefs d’État et de gouvernement ou leurs représentants des pays signataires de l’Accord-cadre, notamment l’Ouganda, l’Angola, le Burundi, le Congo, la RDC, le Kenya, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie. Étaient également présents les représentants des institutions garantes de l’accord l’Union africaine, la CIRGL et les Nations unies ainsi que les partenaires internationaux en qualité d’observateurs.
Signé en 2013 à Addis-Abeba, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région fête cette année ses 12 ans. Il avait suscité un grand espoir de mettre fin aux décennies de conflits, d’instabilité et d’exploitation dans l’Est de la RDC. Mais sa mise en œuvre reste difficile, faute d’engagements pleinement tenus, tant par la RDC que par ses partenaires régionaux.
La rédaction