Depuis fin juin 2025, la mission d’enquête mandatée par les Nations Unies pour documenter les crimes graves commis dans l’Est de la République Démocratique du Congo (Nord-Kivu et Sud-Kivu) est officiellement suspendue. En cause : un manque criant de financement. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR) traverse une crise budgétaire sans précédent. Le budget total nécessaire pour la Commission d’enquête : 3,9 millions USD. Seulement 1,1 million USD ont été mobilisés temporairement depuis les fonds d’urgence — aujourd’hui épuisés.
Raisons évoquées :
1. Plusieurs États membres n’ont pas versé leurs contributions attendues.
2. Des coupes massives ont été effectuées dans l’aide étrangère, notamment américaine depuis l’administration Trump. Face à cette problématique la Reuters a confirmé l’information en affirmant : « les investigations ne pourront pas avancer tant que le financement n’est pas assuré. »
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé ses inquiétudes ce 16 juin 2025 à Genève: « Les coupes de financement apportent un confort aux dictateurs et aux autoritaires. »
Il a alerté sur :
Un déficit de 60 millions de dollars en 2025.
La perte de 40 % des partenaires financiers.
Des conséquences graves : affaiblissement de la surveillance des violations, de la défense des prisonniers injustement détenus, et des alertes précoces. (Source : Reuters)
La suspension de la mission d’enquête de l’ONU en RDC est réelle et grave, sur fond de crise financière mondiale au sein des institutions multilatérales. Ce gel compromet la documentation des atrocités commises dans les provinces les plus meurtries du pays, alors que les victimes attendent vérité et justice. (Reuters, Guinee28)
Selon un e‑mail interne cité par RFI, le personnel des Nations Unies espère reprendre la mission dès que les fonds seront à nouveau disponibles.
Signalons qu’une reprise est envisageable seulement si des financements urgents sont débloqués.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel
 
				
 
 