Rwanda a décidé de suspendre son programme d’aide bilatérale avec Bruxelles, dénonçant une politisation du développement après que la Belgique ait réévalué sa coopération avec le Rwanda en raison de la violation de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo par Kigali.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 18 février 2025, Maxime Prévot, vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, a souligné que son pays était déjà en train de revoir ses engagements avec le Rwanda avant cette suspension unilatérale.
Il affirme que suite à la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda, la Belgique était en train de revoir sa coopération en vue de prendre des mesures décisives en réponse à cette situation sécuritaire précaire à l’Est de la RDC imposée par le régime de Kigali.
Il a ajouté que Bruxelles comptait mener un processus de suspension professionnel, visant à préserver les acquis de la coopération au profit du peuple rwandais tout en poursuivant les efforts diplomatiques pour mobiliser la communauté internationale en vue d’une solution pacifique au conflit dans l’Est de la RDC, basée sur le droit international.
De l’autre côté, le Rwanda dénonce cette position de la Belgique de campagne agressive à la souveraineté de l’Etat.
Une situation qui a poussé le gouvernement rwandais à suspendre le programme d’aide bilatérale 2024-2029 avec la Belgique, accusant Bruxelles de mener, aux côtés de Kinshasa, une campagne agressive visant à entraver l’accès du Rwanda au financement du développement.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 18 février 2025 par Kigali dont une copie nous est parvenue, invoquant que la Belgique a pris position dans le conflit, en adoptant des mesures punitives et unilatérales qui, selon lui, nuisent à la médiation menée par l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Le gouvernement rwandais a déclaré cependant que :
« Aucun pays de la région ne devrait voir son financement au développement compromis à des fins de pression politique », a affirmé Kigali, estimant que ces décisions affaiblissent les efforts de résolution pacifique du conflit et risquent de prolonger l’instabilité régionale.
Le gouvernement rwandais assure qu’il ne se laissera pas intimider et justifie son engagement militaire en affirmant vouloir garantir la sécurité de ses frontières et lutter contre les FDLR, une milice issue des ex-Forces armées rwandaises impliquées dans le génocide de 1994, que Kigali considère comme une menace permanente.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel