Depuis deux ans, la ville d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo, est confrontée à une montée inquiétante des eaux du lac Tanganyika. Cette situation s’est aggravée en février dernier avec de nouvelles inondations dévastatrices, qui ont touché des centaines de foyers, détruisant habitations, bétail et infrastructures essentielles.
Dans plusieurs quartiers, les eaux stagnantes n’ont toujours pas été évacuées, obligeant les populations sinistrées à vivre dans des conditions précaires et insalubres. Faute de solution de relogement, ces familles – majoritairement composées de femmes et d’enfants – sont exposées à de graves risques sanitaires.
Choléra, diarrhée, fièvre typhoïde, paludisme ou encore dengue : les maladies hydriques prolifèrent dans cet environnement humide et malsain, où l’humidité constante favorise aussi d’autres types d’infections. L’absence de prise en charge médicale adaptée vient renforcer cette détresse sanitaire.
Selon certains experts de l’environnement, ces inondations récurrentes sont directement liées aux effets du changement climatique, qui intensifie la fréquence et la violence des catastrophes naturelles. Une crise climatique qui vient aggraver une vulnérabilité sociale déjà bien ancrée.
Face à ce problème, les habitants d’Uvira tentent de faire entendre leur voix. Ils réclament une réponse d’urgence : un relogement sécurisé, ainsi qu’un appui tangible des autorités congolaises et des organisations humanitaires. Pour ces riverains du lac Tanganyika, la montée des eaux ne relève plus seulement d’un dérèglement climatique – elle est devenue une véritable question de survie.
Mutabesha Banywesize Sardou-Michel